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L’ACTE MEDICAL


4) La recherche médicale :

Cette section regroupe un certain nombre de techniques, dont certaines sont encore au stade expérimental, mais qui ont un avenir certain : elles augurent de ce que sera l’homme de demain, même si certaines de ces techniques n’ont qu’un rapport assez éloigné avec la médecine.

Le transfert de personnalité :

Ce domaine de la médecine relève de la neurologie. Les chercheurs qui travaillent sur la possibilités de transférer la personnalité d’un corps à un autre se heurtent à deux obstacles. Le premier est celui du captage de la personnalité : les premiers succès sont récents et consistent à littéralement cartographier le cerveau du patient en combinant plusieurs méthodes : scanner RMN, cartographie biochimique, stimulation contrôlée des neurones, et dans certains laboratoires, exploration par nanomachines. Ceci permet de numériser les liaisons neuronales existant dans le cortex du patient, et de les programmer dans un cristal reconfigurable de façon à ce qu’il fonctionne selon les mêmes principes qu’une IA. En fait, la psyché du patient sert à proprement parler à créer une IA. Cette méthode a un inconvénient considérable : elle est actuellement mortelle dans 65 % des cas, car le cerveau du patient est lentement détruit au cours de l’opération de numérisation. Si le patient ne meurt pas, il est réduit à un état végétatif. Il n’y a aucun droit à l’erreur. Comme cette voie semble une impasse, les laboratoires de recherche se tournent de plus en plus vers une seconde voie, qui est celle de l’élimination des substances biochimiques du procédé, car ce sont ces substances qui sont les plus destructrices.

Le second problème est celui de l’implantation de la psyché dans le corps d’accueil. Deux écoles s’affrontent sur ce point. La première est celle préconisant la numérisation totale et définitive de la personnalité et le remplacement du cerveau par un cristal dans lequel est codée la psyché. Le système nerveux est alors entièrement cybernétisé. Poussé à son paroxysme, cette méthode permet de mettre au point des cyborgs complets. La seconde école recommande et pratique (avec un succès variable) l’imposition de la psyché capturée au système nerveux d’un corps en cours de clonage. Ceci permet d’obtenir, lorsque la méthode veut bien marcher, un individu biologiquement normal, dans lequel l’esprit du patient a été transposé.

Au cours des deux étapes peuvent se poser le problème de la perte d’une partie des informations copiées puis transmises : le risque est qu’une personnalité incomplète soit copiée ; les expériences ratées ont données des résultats parfois anodins, mais le plus souvent terrifiants par leur inhumanité.

Le clonage :

Le clonage est une technique parfaitement rodée, mais dont les applications relèvent essentiellement du domaine de la greffe et de l’agroalimentaire. Les recherches dans ce domaine portent surtout sur les moyens d’accélérer le processus de développement des organes en cuve de clonage. Un corps entier nécessite au moins un an de cuve pour être opérationnel, mais les organes cultivés séparément sont plus rapides à cultiver : de quelques jours pour un fragment de tissu musculaire à trois mois pour un oeil, par exemple.

De riches excentriques se font parfois cloner, afin de satisfaire leur ego, mais ils sont toujours déçus par le résultat : les clones se développent de manière totalement indépendante, et ne deviennent jamais des doubles de leur original. Un espoir beaucoup plus grand pour ces mégalomanes réside dans la technique du transfert de personnalité, pour lequel on a systématiquement recours à des corps clonés.

Les manipulations génétiques :

Un siècle et demi de travail sur les gènes, et presque autant de piétinement, a finalement abouti, et les généticiens ont enfin découvert comment les gènes interagissaient, quelles étaient les relations subtiles entre eux qui permettaient d’obtenir autre chose que les monstres grotesques que l’ingénierie génétique avait produit pendant un siècle. De nombreux programmes de recherche sont actuellement en cours, cherchant par exemple à mettre au point des êtres parfaitement adaptés aux conditions de vie dans l’espace, à l’intelligence surdéveloppée ou aux grandes capacités sociales.

Ces recherches rencontrent des succès constants, et depuis les premières réussites de ce type de programmes au cours de la guerre, de plus en plus d’enfants génétiquement modifiées naissent, altérés à la demande de leurs parents, ou dans le cadre de programmes de recherche. Les techniques génétiques sont également de plus en plus utilisés sur des clones ou des tissus clonés cultivés en cuve. Ces tissus sont par exemple souvent altérés de façon à les rendre " neutres ", c’est à dire que leur structure immunitaire est affaiblie de façon à diminuer le risque de rejet des greffons, et à ce que les hôpitaux puissent disposer en permanence de greffons en réserve.

Il est enfin possible dans une certaine mesure de restructurer génétiquement un individu déjà pleinement formé, bien que cette technique ne soit pas sans risques : elle implique de saturer le corps du patient d’un virus spécialement créé, programmé pour remplacer une séquence génétique précise par une autre. Le risque de ce type d’opération réside dans des mutations imprévues du virus, qui peuvent donner virtuellement n’importe quoi : du pire au plus inoffensif.

L’élévation :

Ce terme désigne un domaine de recherche particulier de la génétique animale, dont le but est de créer des espèces animales modifiées pour atteindre un stade d’intelligence supérieur, qui soit équivalent à celui de l’homme au stade final, ou tout au moins une intelligence pré-humaine. Ce programme de recherche a été lancé par l’Autorité une dizaine d’années après la fin de la guerre, et n’en est donc qu’à ses balbutiements. De plus il s’agit d’un programme extrêmement ambitieux, programmé sur plusieurs dizaines d’années. Les recherches se sont engagées autour de plusieurs espèces animales, notamment les chimpanzés, les gorilles, les dauphins, les chiens... Les premiers résultats sont espérés d’ici une vingtaine d’années.

Les symbiotes :

Les symbiotes sont des organismes directement issus de la recherche génétique. Il s’agit de parasites de taille variable, uniques ou en cultures, qui ont été altérées en vue de vivre en symbiose à l’intérieur du corps humain et de remplir une fonction utile au corps. Il n’existe pour l’heure que peu de types différents de symbiotes, et leur nature fait que leurs fonctions sont très spécialisées. Cependant, cette technologie semble promise à un très grand avenir, d’autant plus qu’elle présente un avantage certain par rapport à la cybernétique : sauf exception, une culture de symbiote ne provoque pas de réaction similaire à la perte d’Essence provoquée par les implants cybernétiques.

On peut par exemple trouver des larves vivant dans l’épiderme et le derme, qui mangent les chairs mortes, notamment dans les blessures et permettent ainsi de les conserver parfaitement propres. D’autres symbiotes se présentent sous la forme de cultures présentes dans le liquide lacrymal : elles absorbent une partie des radiations du spectre visible, s’en nourrissent et restitue une part de la lumière dans le spectre infrarouge.

Malgré tout, cette biotechnologie n’en est qu’à ses débuts. Les symbiotes sont encore fragiles, et provoquent souvent des réactions violentes de la part du système immunitaire de l’hôte. Les efforts considérables de recherche investis dans cette technologie explique que les prix des symbiotes soient encore très élevés. De plus, ces organismes provoquent pour l’heure une réaction de répulsion sur une grande partie du marché, que la cybernétique ou le clonage ne provoquent plus depuis longtemps.

Les nanomachines :

Les nanomachines sont une application récente d’une technologie déjà ancienne : les premières nanotechnologies ont fait leur apparition à la fin du XXème siècle. Il s’agit de structures à l’échelle moléculaire : des assemblages d’atomes autoreproductibles, dont la fonction est programmée dans leur structure, en plus du fait que cette structure leur fournit les outils nécessaires à l’accomplissement de leur fonction. Ces machines microscopiques sont donc autonomes, aptes à effectuer une tâche précise, se reproduire pour assurer la continuité de leur fonction, et pour certaines de se reprogrammer en fonction de l ‘évolution de leur tâche. Leur origine n’est pas spécifiquement médicale (en fait plutôt du domaine de l’informatique) mais elles ont de très nombreuses applications possibles en médecine, notamment pour la reconstruction corporelle au niveau le plus fin, ou pour la conception de machines dotées de manipulateurs de très grande précision.

Le très haut niveau des technologies impliquées et leur coût cantonnent pour l’instant les nanotechnologies à un marché extrêmement restreint, de clients gouvernementaux ou corporatistes, et sur des commandes uniques. Les applications en sont pourtant extrêmement diverses, dans tous les domaines. Ces ainsi que des nanomachines ont été en une occasion chargées de la décontamination d’une zone radioactive par le ramassage des poussières radioactives. Certains (très) riches clients craignant pour leur vie ont pu se faire implanter un assortiment de nanomachines parcourant l’intérieur du corps pour reconstruire tous les dommages ; ceci les rend très difficile à tuer.

Les bioroïds ;

Les bioroïds sont des êtres étranges, relevant à la fois de la machine et de l’être vivant. Ce sont des êtres synthétiques, mais dont les fonctions reproduisent au mieux le fonctionnement des êtres vivants. Ils ont été créé à l’origine pour fournir des robots domestiques animés par des IA. Une grande palette de technologies nouvelles ont été créées pour permettre leur mise au point, une synthèse des techniques les plus avancées de la robotique, de la neurologie et de la biotechnologie. Des cerveaux artificiels aptes à abriter une IA ont été conçus, ainsi que des corps vivants mais beaucoup plus résistants que le corps humain. Ces IA obéissent à des lois très précises afin de les maintenir dans les limites imposées par la Police de Turing : elles ne doivent pas accéder à la conscience. De plus des lois de fonctionnement sont implantées dans leur programme afin de les empêcher de pouvoir nuire à des humains, ou qu’on ne puisse en faire des tueurs à gage : il s’agit de règles proches des Lois de la Robotiques dont Isaac Asimov avait formulé l’hypothèse. Ces lois asservissent les bioroïds aux humains et empêchent qu’on les détourne de leur fonction. Malgré tout, il est possible de programmer des bioroïds suivant des lois différentes lors de lors création. Ceci réclame toutefois un expert.

Les bioroïds peuvent prendre toutes sortes de formes, adaptées à l’emploi auxquels on les destine. Certains imitent l’homme à la perfection, au point que seul un expert puisse les distinguer d’un homme, et seulement par leur comportement. D’autres n’ont rien à voir avec l’homme, adaptés à des conditions ou des besognes extrêmes, comme le travail sur des parois verticales. Les bioroïds restent en tout état de cause des serviteurs fort chers, réservés à l’élite ou à des tâches précises pour le compte d’un employeur fortuné.


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