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LE PIRATAGE3) Sécurité matricielle :Le développement du piratage a évidemment entraîné une réplique, sous la forme d’alarmes et de programmes anti-intrusion. Ces mesures dans leur ensemble sont surnommées GLACE (pour Générateur Logiciel Anti-intrusion par Contre-mesures Electroniques, terme emprunté à William Gibson), et on distingue généralement trois catégories, fondées sur le niveau de danger de ces programmes : La glace blanche est constituée de programmes passifs gardant les points d’accès à un système, notamment au moyen de mots de passe. Si quelqu’un tente de passer outre, la glace déclenche une alarme auprès du SysOp, qui met l’ensemble du système en état d’alerte (alerte interne). Si la mise en garde se confirme, l’alerte est communiquée à l’extérieur du système (alerte externe), aux utilisateurs physiques du réseau, qui peuvent choisir d’isoler le réseau, ou par exemple d’envoyer un decker à la poursuite de l’intrus. Ces principes sont déclinés selon plusieurs modes en différents programmes : ce type de glace est le plus courant, utilisé aussi bien par des particuliers que par des organismes ou par des corpos. La glace grise est constituée de programmes actifs, qui réagissent à l’alarme déclenchée par une glace blanche, ou qui s’activent s’ils détectent eux-mêmes un intrus tentant de passer outre à leur garde. En plus des fonctions d’une glace blanche, ces programmes peuvent disposer de plusieurs fonctions différentes, comme tenter d’identifier l’intrus, le faire planter, griller sa console, ou identifier sa localisation géographique… Si quelqu’un active une glace grise, elle déclenche l’alarme auprès du SysOp, et entre immédiatement en action. Ces programmes sont nettement moins répandus que les glaces blanches, en raison de leur prix. Il est donc peu fréquent d’en trouver chez un simple particulier, à moins que celui-ci n’ait des données particulièrement sensibles à protéger. Par contre, ces glaces forment généralement la défense principale des organismes, administrations et corporations. La glace noire est constituée par de redoutables programmes actifs, qui sont régis par une législation très sévère. En effet, ces programmes visent à provoquer chez l’intrus, s’il et connecté par un datajack, un biofeedback létal. La glace noire s’attaque directement au système nerveux de l’intrus, et l’agresse en le soumettant à des impulsions contradictoires. Ceci est potentiellement mortel chez un intrus directement interfacé sur la Matrice, alors qu’une personne utilisant un équipement de réalité virtuelle risque tout au plus quelques brûlures dues à son casque-écran, et la destruction de son matériel. Quant à un ordinateur classique, le risque est nul, sauf pour le matériel, qui risque d’être détruit (même s’il est douteux qu’un decker réussisse avec un tel matériel à s’infiltrer assez loin dans un réseau pour être confronté à une glace noire). Par ailleurs, une glace noire peut posséder diverses fonctions propres aux glaces blanches ou grises, et elle déclenche directement une alerte externe lorsqu’elle est activée. Même dans les plus puissantes organisations, ces glaces sont rares, et ne protègent que les points stratégiques du système : ces programmes sont extrêmement cher et sophistiqués, faisant appel aux techniques de pointe de la neurologie et de la cybernétique. De plus, ils sont soumis à une législation on ne peut plus rigoureuse.
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